Chirurgie des cornets inférieurs : turbinoplastie, turbinectomie
La chirurgie des cornets a bénéficié de nouvelles méthodes d’investigation mais surtout de procédures chirurgicales innovantes (microdébrideur, piézotome) ces dix dernières années en complément de techniques réalisées au cabinet médical comme la radiofréquence ou les différents types de laser. Ces procédures ont vu le jour après la survenue de complications majeures décrites sous le terme « syndrome du nez vide (empty nose syndrom) » et lié à des turbinectomies agressives. La chirurgie des cornets, qu’il s’agisse des cornets inférieurs ou moyens, se divise en turbinoplasties et en turbinectomies partielles.
Qu’est-ce que les cornets inférieurs ?
Les cornets se situent de chaque côté des fosses nasales. Ce sont trois excroissances osseuses enroulées sur elles-mêmes et recouvertes de muqueuses. On observe les cornets supérieurs, les cornets moyens et les cornets inférieurs. Ces derniers jouent un rôle primordial dans le mécanisme respiratoire. En effet, ils agissent comme un filtre, permettant à l’air de s’écouler de manière constante et d’être nettoyé, réchauffé, humidifié au contact des muqueuses qui vont se dilater puis se contracter alternativement.
Parfois, la muqueuse des cornets inférieurs se dilate de façon constante (hypertrophie) en raison de certaines pathologies inflammatoires (allergie, sinusite chronique, polypose). Les cornets inférieurs deviennent alors trop volumineux, et peuvent entraîner une obstruction nasale et des infections à répétition.
Qu’est-ce que la turbinoplastie ?
La turbinoplastie est un acte chirurgical qui consiste à sectionner une partie de l’os et de la muqueuse des cornets inférieurs afin d’en réduire la taille. L’objectif est d’améliorer la ventilation nasale et sa perméabilité. Cette technique représente une alternative à la turbinectomie totale et à l’électrocoagulation, en préservant la muqueuse et ses fonctions mucociliaires. Bien appréhendée par le chirurgien, elle permet d’éviter le risque du Syndrome du Nez Vide (SNV), lié à l’altération des fonctions essentielles du nez lorsqu’une quantité excessive de tissu nasal est retirée.
Déroulé d’une turbinectomie, turbinoplastie
Après une consultation anesthésique et un bilan sanguin préopératoire, l’intervention est réalisée sous anesthésie générale avec un guidage endoscopique. Deux techniques peuvent être proposées au niveau des cornets inférieurs :
- La turbinectomie inférieure partielle consiste à laisser en place une partie plus ou moins importante de l’attache supérieure du cornet inférieur, tout en sectionnant une partie du cornet sur toute la longueur (exérèse), à l’aide de microciseaux. Un méchage gras est placé en fin d’intervention et des lames de Silastic® sont fixées de part et d’autre de la cloison nasale pour une meilleure contention endonasale : Cette chirurgie est de moins en moins pratiquée car trop agressive.
- La turbinoplastie du cornet inférieur avec un système motorisé « microdébrideur » ou un système piézo-électrique. Si le procédé est plus long en temps opératoire, les risques hémorragiques sont réduits au minimum. La coupure de l’os du cornet inférieur (ostéotomie) par insert piézo-électrique prévient tout traumatisme vasculaire et donc tout saignement significatif peropératoire. Une micro-cautérisation intramuqueuse permet de réduire l’hypertrophie de la muqueuse du cornet. Les suites opératoires sont donc plus simples et le risque d’adhérences (synéchies) postopératoires minime.Ces procédés très intéressants et novateurs respectent au maximum la fonction des cornets inférieurs.
Quand faire une chirurgie des cornets inférieurs ?
La turbinectomie des cornets inférieurs est réalisée en dernier recours dans la prise en charge thérapeutique des patients présentant une obstruction nasale chronique. En effet, la plupart du temps, l’obstruction nasale est liée à un processus inflammatoire (allergie respiratoire, intolérance aux sulfites et/ou au gluten etc.). L’intervention chirurgicale n’est envisagée que lorsque l’obstruction n’est plus contrôlée par un traitement médical local (corticothérapie) et général (antihistaminiques).
Un examen endoscopique des fosses nasales est alors indispensable, complété si besoin par une rhinomanométrie et/ou une rhinométrie acoustique. La dernière étape est de réaliser une tomodensitométrie du massif facial et des sinus qui permet de distinguer une hypertrophie osseuse et/ou de la muqueuse du cornet inférieur.
Résultats après chirurgie des cornets par turbinectomie ou par une turbinoplastie
La turbinectomie ou la turbinoplastie sont souvent associées à une septoplastie, notamment en cas de déviation de la cloison nasale, aggravant l’obstruction nasale et la gêne respiratoire. Les résultats exacts de l’efficacité du geste turbinal sont alors plus difficiles à apprécier, d’autant plus qu’en fonction du chirurgien, les techniques varient. Le Dr Liwarek réalise cette intervention par microdébrideur ou par piézotome, les risques de complication étant minimisés.
Rhinoplastie et chirurgie des cornets moyens
Une rhinoplastie peut également être associée à une chirurgie des cornets moyens. Une chirurgie endoscopique est alors réalisée.
Lorsque le cornet moyen s’agrandit, on parle de pneumatisation du cornet moyen ou concha bullosa. Cela provoque une obstruction du sinus maxillaire pouvant favoriser des sinusites chroniques, et entraîne de façon significative une déviation de la cloison nasale.
Prix et remboursement de la chirurgie des cornets inférieurs ou turbinectomie
La turbinectomie ou chirurgie des cornets inférieurs est un acte remboursable pris en charge par la Sécurité Sociale, sans accord préalable.
Le code CCAM proposé pour la chirurgie des cornets est GAME001 (sous l’intitulé “Turbinoplastie ou turbinectomie inférieure et/ou moyenne unilatérale ou bilatérale, par endoscopie”).
Dans un certain nombre de cas, le geste sur les cornets inférieurs est complété par une septoplastie nasale. Le code CCAM devient alors GAMA007.
Un devis détaillé vous est remis lors de la consultation, cela vous permet d’évaluer clairement la part prise en charge par la sécurité sociale et le reste à charge à soumettre à votre mutuelle.
A titre indicatif et conformément à la législation, vous trouverez ci-joint quelques exemples d’honoraires pour les interventions bénéficiant d’une prise en charge par la sécurité sociale :